𝐿𝑒 𝑆𝑜𝑢𝑑𝑎𝑛, 𝑑𝑒́𝑐ℎ𝑖𝑟𝑒́ 𝑝𝑎𝑟 𝑢𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑓𝑙𝑖𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑔𝑒́𝑛𝑒́𝑟𝑎𝑢𝑥 𝑟𝑖𝑣𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒𝑝𝑢𝑖𝑠 ℎ𝑢𝑖𝑡 𝑚𝑜𝑖𝑠, 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑓𝑟𝑜𝑛𝑡𝑒́ 𝑎̀ 𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ℎ𝑢𝑚𝑎𝑛𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒. 𝑆𝑢𝑟 𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 25 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑛𝑒́𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑎𝑖𝑑𝑒, 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑎𝑡𝑟𝑒 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑎𝑐𝑡𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑐𝑐𝑒̀𝑠 𝑎̀ 𝑙’𝑎𝑠𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 ℎ𝑢𝑚𝑎𝑛𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒.
En effet, le conflit a éclaté le 15 avril lorsque le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo ont retourné leurs armes l’un contre l’autre, deux ans après avoir co-organisé un coup d’État. Selon l’ACLED, plus de 12 190 personnes ont perdu la vie dans cette lutte brutale pour le pouvoir.
Actuellement, sept millions de personnes sont déplacées au Soudan, représentant la situation de déplacement la plus élevée au monde. Malgré l’ampleur de la crise, la réponse humanitaire est gravement sous-financée, avec seulement 38,6% des 2,6 milliards de dollars nécessaires pour 2023 reçus jusqu’à présent. Clémentine Nkweta-Salami, coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Soudan, a averti que l’aide à ces quatre millions de personnes pourrait cesser si le manque chronique de financement persiste. Elle souligne la gravité de la situation en qualifiant la crise de « catastrophe ».
Malgré la gravité de la situation, le Soudan a été éclipsé par d’autres conflits internationaux. De nombreux groupes humanitaires ont disparu, leurs entrepôts pillés, et leurs travailleurs harcelés ou attaqués. Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, souligne l’énorme catastrophe avec peu d’attention ou de ressources. Les écarts entre la population ayant besoin d’aide et ceux qui ont actuellement accès sont énormes, avec l’objectif de l’ONU d’atteindre 18 millions de personnes confrontées à des défis majeurs en matière de santé, d’eau, d’assainissement, de nourriture et de malnutrition.
L’ONU a récemment retrouvé un accès limité, via le Tchad, aux zones du Darfour, où un avertissement de « génocide » a été émis. Les tensions internationales s’intensifient, comme en témoigne l’expulsion de 15 diplomates des Émirats arabes unis par le Soudan. Des manifestants pro-armée et des hauts responsables fidèles à Burhan accusent les Émirats arabes unis de soutenir les RSF, descendants des milices Janjaweed du Darfour.