Au moins quatorze personnes ont été tuées et 190 blessées dans l’incendie qui a touché lundi 18 décembre le centre de Conakry, la capitale guinéenne, après l’explosion du principal dépôt de carburant du pays, qui a mis la ville à l’arrêt et provoqué d’importants dégâts matériels.
Le sinistre est survenu dans la nuit de dimanche à lundi, aux environs de minuit (heure locale et GMT) dans le principal dépôt d’hydrocarbures de la société guinéenne de pétrole (publique) à Kaloum, le quartier administratif et des affaires de Conakry.
Le nombre de décès est passé de 13 à 14 personnes, de nationalité guinéenne et étrangère. 190 blessés ont été pris en charge par les secours et dans les hôpitaux de Conakry, dont 113 ont ensuite rejoint leurs familles, a assuré le gouvernement dans un communiqué lu lundi soir à la télévision nationale.
Le souffle de l’explosion a provoqué d’importants dégâts matériels qui sont en cours d’évaluation par une commission d’enquête, poursuit le communiqué. Les sapeurs-pompiers se sont relayés toute la nuit et une grande partie de la journée pour venir à bout des flammes. L’incendie a été maîtrisé dans l’après-midi, selon le gouvernement.
«J’appelle le peuple de Guinée à la solidarité et à la prière pour la nation en ces moments de dure épreuve», a déclaré le chef de la transition Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis septembre 2021, dans un texte publié en fin de matinée sur sa page Facebook. Le gouvernement a annoncé la fermeture des écoles et demandé aux travailleurs des secteurs public et privé de rester chez eux dans le grand Conakry, comprenant la capitale et ses environs.
La zone portuaire a été bouclée par les forces de sécurité, qui ont érigé des barrages filtrants sur plusieurs kilomètres. Une forte odeur de carburant brûlé se dégageait du lieu sinistré. Une cellule de crise coordonnée par le ministre de la Sécurité, Bachir Diallo, a été mise en place, et un plan d’urgence sanitaire a été activé pour la prise en charge des blessés, a indiqué le ministère de l’Information. Un numéro d’appel d’urgence a aussi été mis en service.
Bachir Diallo a annoncé l’arrivée prochaine de secouristes étrangers, notamment du Mali et du Sénégal pour prêter main forte à la Guinée
Aux dernières nouvelles, l’équipe sénégalaise est composée de 24 agents dont 15 médecins militaires et 8 spécialistes de la brigade des sapeurs-pompiers a-t-on appris
L’Union européenne et les États-Unis ont exprimé leur solidarité. Les stations-service sont provisoirement fermées sur l’ensemble du territoire national pour éviter la spéculation, et un point d’évacuation de la population riveraine a été établi au Palais du peuple, siège du Parlement, a indiqué le gouvernement.
«C’est un bruit assourdissant qui nous a réveillés, on était déjà endormis. Nous qui logeons près du Marché Niger, les vitres de notre habitation et celles de nos voisins ont été cassées. On est parvenus à nous éloigner de l’endroit», a déclaré une habitante de Kaloum, sous le choc.
«Nous avons entendu une forte détonation qui nous a projetés par terre sans rien comprendre de ce qu’il se passait», a aussi raconté un témoin des faits, Marietou Camara. «Nous nous sommes contentés de prières, espérant avoir les faveurs de Dieu. D’autres n’ont pas cherché à comprendre, préférant prendre la direction de la banlieue», a-t-elle poursuivi.
Le quartier portuaire, habituellement bondé, avait des allures de ville morte lundi. Des dizaines de personnes ont quitté dans la précipitation le centre-ville pendant la nuit, les autres se sont terrées dans leurs habitations.
Les images insoutenables du dépôt principal d’hydrocarbures de Kaloum victime d’incendie dont l’origine reste, pour l’instant, méconnue.






