LES QUESTIONS POLITIQUES ET DIPLOMATIQUES, DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ, DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL À L’ORDRE DU JOUR
De prime abord, le Premier ministre malien, Dr Choguel Kokalla Maïga, a tenu à préciser que la réunion conjointe des gouvernements du Mali et du Burkina Faso a été autorisée expressément par les deux présidents de la Transition et qu’elle se tient à double titre. En premier lieu, il y a la symbolique : «D’abord, il est très symbolique de montrer à face du monde les relations qui unissent nos deux pays, les directions actuelles de nos deux pays, les chefs d’Etat de nos deux pays et les peuples de nos deux pays».
En deuxième lieu, il a précisé les trois points à l’ordre du jour du Conseil des ministres conjoint : «… Ensuite, dans le fond, nous débattrons de questions très importantes qui sont d’une brûlante actualité pour nos deux pays, voire pour l’Afrique : les questions politiques et diplomatiques, les questions de défense et de sécurité, les questions de développement économique et social». Autrement dit, il s’agit des trois “D” qui sous-tendent sa vision : Défense, Diplomatie, Développement.
Après avoir soumis l’ordre du jour à son «ami et frère», le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Joakimson Kyélem de Tambèla, et à tous les membres des deux gouvernements, Dr Choguel Kokalla Maïga a précisé : «Notre travail ne fait que commencer : tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour conscientiser nos peuples pour détruire le terrorisme de nos pays… Nous devons gouverner à la satisfaction de tous les citoyens, faire en sorte qu’après avoir chassé les terroristes, nous concentrions tous nos efforts sur le développement économique, social et culturel». En somme, selon lui, il s’agit de «tracer déjà les perspectives parce que nous voulons aller plus loin que la symbolique que j’ai évoquée».
Il a tenu à ajouter : «Les relations entre nos deux pays sont significatives à plus d’un titre… Après la chute de l’empire Songhaï en 1591, l’aristocratie guerrière s’est éparpillée. C’est pourquoi l’on trouve des Sonrhaïs au Burkina Faso, au Niger, au Bénin, au Togo, au Ghana, au Nigéria… Une partie est restée. Le mot “Burkina”, j’en parlais hier avec mon homologue, signifie “l’homme intègre”, “le noble”, “bortchini” en sonrhaï… Cela montre que nous sommes liés par l’histoire et par le présent. Faisons en sorte que nous soyons intimement liés par le futur. C’est ce que veulent les peuples …»
Pour le chef du gouvernement du Mali, il est important de regarder de près ce qui a manqué à ceux qui ont fondé les Etats africains et pourquoi on les a empêchés de former des Etats communs. «Tout le problème, c’était au niveau des dirigeants. Faisons en sorte que nos racines qui poussent loin dans le passé, le présent où, sous le leadership des deux présidents, les peuples sont en train d’écrire une nouvelle histoire et surtout l’avenir, que nous atteignions un processus irréversible envié par d’autres forces africaines qui se joindront à nous. Les Africains ne rêvent que de grands Etats pour restaurer l’espoir et la dignité nourris par nos peuples depuis des siècles».
Enfin, le Premier ministre du Mali a promis : «Le 2 juin, je sais qu’on fera sortir nos pays des difficultés et les deux Etats iront dans le sens voulu par nos deux présidents». Après le Conseil des ministres extraordinaire conjoint, le Premier ministre Apollinaire Joakimson Kyélem de Tambèla a été reçu à Koulouba par le président de la Transition, Assimi Goïta, à qui il a livré un important message du président Ibrahim Traoré.