Au Sénégal, la situation devient de plus en plus inquiétante, suite au report de l’élection présidentielle du 25 février. Les chiffres font état déjà de trois morts, des arrestations et des exactions militaires. La mission d’observation électorale de l’Union Européenne présente dans le pays, dit regretter les violences qui ont touché des citoyens et des journalistes.
A travers un communiqué en date de lundi 12 février, la mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE UE) a informé que le retour des observateurs de longue durée avait été entamé, au vue de l’incertitude qui plane sur le calendrier électoral au pays de Macky Sall.
Elle s’est aussi inquiétée du fait que la décision des autorités de reporter le scrutin présidentiel puisse être le point de départ d’une rupture d’avec la longue tradition de la démocratie au Sénégal. La mission a aussi regretté les violences qui ont emporté trois citoyens sénégalais et porté atteinte à la dignité et à la mission des journalistes.
Pour rappel, la licence de diffusion du groupe de presse privée Walf TV lui a été retirée le 04 février dernier et ensuite rétablie le 11 février. La mission de l’UE a par ailleurs appelé au respect de la liberté de la presse et à garantir un accès continu à l’internet.
Le président nigérian, président en exercice de la CEDEAO, Bola Ahmed TINUBU devrait se rendre à Dakar le lundi 12 février pour rencontrer son homologue sénégalais, Macky Sall. Un déplacement qui a été avorté à la dernière minute. Les informations font cas d’un report, sans mentionner une nouvelle date.
Il faut rappeler que depuis le début de cette crise sociopolitique sénégalaise, la CEDEAO est restée flexible se contentant d’appeler en premier lieu à l’établissement d’un nouveau calendrier électoral dans les bref délais et ensuite au rétablissement de l’ancien calendrier électoral, conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal.
Jusqu’à présent, le président sénégalais semble camper sur sa position malgré la dégradation de la situation dans son pays. Reste à savoir si la visite de l’actuel dirigeant de la CEDEAO à Dakar changerait quelque chose.