La raison évoquée par les États-Unis est « la difficulté du Gabon à satisfaire aux exigences décrites à l’article 506A (a) (1) de la Loi sur le commerce », informe Le Nouveau Gabon. Ledit article autorise notamment le président Joe Biden à décider de l’admissibilité ou non de certains pays d’Afrique subsaharienne au programme.
Les USA pointent plus précisément du doigt « l’incapacité du Gabon à faire des progrès continus en matière de protection du pluralisme politique et de l’État de droit ». Il s’agit en d’autres termes d’une sanction contre les autorités gabonaises en place depuis le coup d’État qui a renversé Ali Bongo Ondimba le 30 aout 2023. Les USA avaient déjà suspendu en octobre la quasi-totalité de leur aide au pays.
Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA, notamment en fonction de leur attachement à l’économie de marché, aux politiques de lutte contre la pauvreté et au respect de l’État de droit. Le dispositif tient également compte des avancées et reculs démocratiques des pays concernés. Ainsi, 3 autres pays africains ont également été récemment suspendus, à savoir le Niger, l’Ouganda et la République Centrafricaine.
Selon la dernière note conjoncturelle du ministère gabonais de l’Économie, les USA ne figurent toutefois pas dans le Top 10 des clients du pays, même s’ils en sont le 5ème fournisseur au terme du 3ème trimestre 2023. Les exportations vers les États-Unis sont quant à elles principalement constituées de minerais, scories et cendres (manganèse), de bois et produits du bois, de caoutchouc, et d’objets d’art et antiquités, et de combustibles fossiles.
Les États-Unis ont officiellement retiré l’Ouganda du programme commercial AGOA, à compter de janvier 2024.
La Loi sur le développement et les opportunités économiques en Afrique (AGOA), adoptée en 2000 sous le président américain de l’époque, Bill Clinton et renouvelée pour dix ans par Barack Obama en 2015, est conçue pour fournir une aide financière aux pays d’Afrique subsaharienne « éligibles » qui ne compromettent pas les objectifs de sécurité nationale ou de politique étrangère des États-Unis.
L’Ouganda a été critiqué par des pays et des organisations occidentales après que son président Yoweri Museveni a signé fin mai le projet de loi anti-homosexualité 2023, qui criminalise les relations homosexuelles et prévoit la peine de mort pour certains crimes, comme les actes homosexuels avec un enfant mineur. .
La République centrafricaine, le Gabon et le Niger sont également suspendus par les États-Unis de leur participation au programme commercial préférentiel de l’African Growth and Opportunity Act, a annoncé la Maison Blanche américaine.