𝐄́𝐠𝐲𝐩𝐭𝐞 : 𝐋’𝐚𝐠𝐫𝐢𝐜𝐮𝐥𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐡𝐨𝐫𝐬-𝐬𝐨𝐥 𝐞𝐧𝐫𝐚𝐜𝐢𝐧𝐞 𝐮𝐧 𝐚𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐝𝐮𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬

𝐿𝑎 𝑐𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑖𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙’𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑚𝑖𝑛𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒𝑠 𝑎𝑟𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑡𝑒́ 𝑐𝑒𝑟𝑡𝑎𝑖𝑛𝑠 𝐸́𝑔𝑦𝑝𝑡𝑖𝑒𝑛𝑠 𝑎̀ 𝑎𝑑𝑜𝑝𝑡𝑒𝑟 𝑙’𝑎𝑔𝑟𝑖𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒 ℎ𝑜𝑟𝑠 𝑠𝑜𝑙 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑝𝑟𝑜𝑚𝑒𝑡𝑡𝑒𝑢𝑠𝑒. 𝐶𝑒𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡, 𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑝𝑒𝑟𝑡𝑠 𝑠𝑜𝑢𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑢̂𝑡𝑠 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑢𝑥 𝑒́𝑙𝑒𝑣𝑒́𝑠 𝑒𝑡 𝑐𝑒𝑟𝑡𝑎𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑟𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖̂𝑛𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑛 𝑎𝑑𝑜𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑔𝑒́𝑛𝑒́𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠𝑒́𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒 𝑝𝑎𝑦𝑠.

La culture hydroponique, qui se distingue par la croissance des plantes sans sol traditionnel, gagne du terrain en Égypte. Des substrats comme le sable, le gravier, ou encore l’éponge, associés à une solution d’eau enrichie, permettent aux plantes de prospérer. Certains systèmes intègrent même des aquariums pour recycler les déchets animaux riches en nutriments, soulignant ainsi l’efficacité et la durabilité de cette approche.

Dans un contexte où l’Égypte fait face à un déficit hydrique imminent et à une urbanisation croissante qui diminue les terres arables, l’agriculture hors sol offre des avantages écologiques indéniables. Un rapport du WWF en 2020 estime que cette méthode ne nécessite que 10 % des ressources utilisées par la culture traditionnelle, contribuant ainsi à atténuer les pressions sur l’environnement. Cependant, malgré ces avantages, des obstacles subsistent. Les coûts initiaux élevés, atteignant près de 3,5 millions de livres égyptiennes (plus de 100.000 dollars américains) pour une ferme hydroponique commerciale, représentent un défi majeur. L’Égypte, en tant que l’un des principaux importateurs mondiaux de blé, est particulièrement sensible aux perturbations des chaînes d’approvisionnement alimentaire.

Plug’n’Grow, malgré ces défis, a facilité la création d’une trentaine d’entreprises hors-sol en Égypte, mais aussi au-delà de ses frontières, en Inde et en Arabie Saoudite. Ahmed Makady, un entrepreneur ayant embrassé la culture hydroponique, reconnaît les coûts de démarrage élevés mais souligne la rentabilité à long terme. Il témoigne d’un retour sur investissement rapide, avec une production dépassant 120 tonnes par an sur un demi-feddan, comparé aux modestes trois à quatre tonnes par l’agriculture traditionnelle.

L’agriculture hors-sol, qu’elle prend la forme de systèmes agricoles verticaux, de serres industrielles, ou d’autres approches innovantes, émerge comme une solution enracinée dans l’espoir pour un avenir durable économique de l’Égypte.